Les projets de smart city face au choc de l’inflation

Le concept de smart city évolue désormais pour laisser place à celui de territoire intelligent, durable et citoyen. Selon le scoring inédit des programmes initiés par les 100 premières villes françaises et publié dans la dernière étude Xerfi Innov, les élus se tournent vers les projets aux effets les plus tangibles pour les populations. Ils privilégient des solutions innovantes pour améliorer par petites touches les services publics du quotidien au détriment des mégaprojets tout connectés. Quant aux seules grandes métropoles, elles se saisissent de cas d’usages novateurs dans le tourisme, la promotion des petits commerces ou l’écologie, développés par des start-up. Un moyen pour elles de sortir de l’emprise des géants des services collectifs et du BTP.

Ces investissements n’échappent pas pour autant au choc inflationniste. Celui-ci pourrait grever les finances des collectivités locales et les contraindre à des arbitrages serrés. En conséquence, de nombreux projets risquent sinon d’être repoussés ou annulés, du moins recentrés sur les solutions IoT qui promettent in fine de substantielles économies d’énergie. En outre, le jeu concurrentiel risque fort d’évoluer à moyen terme, notamment avec la vague de retour en régie des services collectifs dans les grandes agglomérations. Une vague qui pourrait réduire le potentiel de développement des géants de l’environnement dans la smart city.

Dans ces conditions, quelles sont les réelles perspectives du marché d’ici 2025 ? Quels acteurs sont les mieux à même d’accompagner les collectivités pour concevoir des solutions adaptées à leurs besoins ? Pour y répondre, les experts de Xerfi ont décrypté les leviers de croissance activés par les principaux intervenants du marché. Citons entre autres :

• La création d’offres clés en main dans le cadre de consortium comprenant grands groupes et start-up, comme l’offre d’EDF et Eiffage pour le contrat de délégation de l’éclairage public à Paris.
• 2e axe : le renouvellement de l’offre grâce à l’open innovation et l’intrapreneuriat à l’image de l’incubateur de Vinci et de la start-up interne d’EDF, Urbanomy.
• Les groupes développent aussi de nouvelles offres de financement pour faciliter la prise de décision des petites et moyennes collectivités, à l’instar du premier contrat de performance en France entre Suez et la communauté d’agglomération de Montauban.
• Les groupes déclinent également le modèle « smart » vers d’autres infrastructures, comme les ports, plages, stations de ski, campings, ou encore les gares SNCF.
• Citons enfin comme dernier axe de développement, la conception d’offres et d’équipements plus sobres et durables pour répondre aux attentes « low tech ».

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