La situation des entreprises se stabilise, les défaillances remontent

Le jugement des entreprises sur leur trésorerie se stabilise à bas niveau

L’impact de l’inflation et notamment des prix de l’énergie, seulement partiellement répercuté dans le prix des ventes des entreprises, en particulier dans les TPE et PME, a pesé sur les trésoreries en 2022. Les enquêtes ont ainsi montré une nette dégradation du solde d’opinion des dirigeants quant à leur trésorerie après le déclenchement de la guerre en Ukraine, en particulier dans l’industrie, sans pour autant passer en territoire négatif.

Depuis le début de l’année 2023, le jugement sur la situation de la trésorerie s’est stabilisé à bas niveau dans l’industrie, n’évoluant pratiquement plus. Dans le même temps, le solde d’opinion dans les services marchands, qui avait mieux résisté en 2022, s’est progressivement dégradé pour finalement se stabiliser en juin-juillet au même niveau que dans l’industrie.

Hors période Covid-19, il faut remonter en 2013 pour trouver un niveau aussi bas concernant les services et en 2009 concernant l’industrie. Globalement, la dégradation de la conjoncture économique, le durcissement des conditions de financement et l’amincissement du matelas constitué pendant la relance post-Covid (avec les PGE en particulier) pèsent sur la situation de trésorerie. Cela se voit aussi à travers la remontée des délais de paiements.

La dynamique entrepreneuriale résiste mais les défaillances remontent vite

Les créations d’entreprises ont atteint un nouveau record en France en 2022, à 1,1 million sur un an (+0,7%). Après une forte baisse en janvier 2023, le rythme des créations est reparti à la hausse au cours des mois suivants, confirmant la résilience de la dynamique entrepreneuriale dans le pays malgré un contexte dégradé. Au final, nous prévoyons une hausse de 1% des créations d’entreprises en 2023.

Du côté des défaillances, la dégradation de la conjoncture économique, l’envolée des prix de l’énergie (entre autres charges), la hausse des taux d’intérêt ou encore l’estompement des effets de certains dispositifs de soutien ont entraîné un bond de 50% des défaillances en 2022. Et la tendance s’est accélérée en 2023. Au premier semestre, les défaillances ont bondi de près de 45% sur un an. Il y en a eu 4 850 en mai, un niveau inédit depuis mai 2017. En dépit d’une légère baisse en juin-juillet, ce haut niveau de défaillances devrait se poursuivre au cours des prochains mois, conduisant à une augmentation de 35% en moyenne annuelle.