Les opportunités sur le marché de l'imagerie médicale

La crise sanitaire a contrarié la dynamique du marché de l’imagerie médicale. En France, l’activité des cabinets d’imagerie de ville a dangereusement décliné au 1er semestre, alors que les hôpitaux étaient monopolisés par l’afflux de patients. Et pour la suite, le creusement du déficit de l’Assurance maladie attendu dès 2020 pourrait bien avoir des conséquences à long terme sur le financement des dépenses d’imagerie. Cependant, la crise a parallèlement fait croître la demande d’appareils pour la réalisation de scanners et de radiographies du thorax et permis de soutenir l’activité des industriels tels que GE Healthcare et Siemens Healthineers au moins au 1er semestre 2020. Des acteurs qui ont su faire preuve d’une grande réactivité, en fournissant en urgence des outils pour répondre à la multiplication des examens des patients Covid+.

La fabrication de systèmes d’imagerie médicale est dominée dans le monde par une poignée de multinationales qui consolide peu à peu le marché : Siemens, GE, Philips mais aussi Canon ou Fufifilm. Certaines possèdent une présence industrielle et de recherche significative dans l’Hexagone à l’instar de GE qui y possède son siège européen. Quelques sociétés de taille intermédiaire sont toutefois parvenues à se faire une place sur leur marché domestique. Citons Acteon (spécialiste de la radiologie dentaire), EOS Imaging (pour les soins ostéo-articulaires et la chirurgie orthopédique), DMS Group, Stephanix, Trixell… Citons aussi Guerbet, premier fournisseur de produits de contraste pour la France. Le jeu concurrentiel ne serait pas complet sans toutes les start-up technologiques, les géants du numérique dont Facebook et Google, les fournisseurs de processeurs… De nouveaux acteurs dont l’importance dans la chaine de valeur ne cesse de progresser avec les promesses de l’intelligence artificielle pour analyser les données issues des examens d’imagerie médicale.

Alors qu’ils se voient contraints de composer avec un marché mondial aux perspectives dégradées, les industriels de l’imagerie médicale accélèrent la transformation de leur business model vers une logique servicielle. C’est le cas de la facturation à l’usage des appareils plutôt qu’à la vente qui permet d’améliorer la visibilité des cash-flows à long terme puisque certains contrats portent sur une durée de 10 à 15 ans. Les industriels concentrent également leurs efforts sur le développement de solutions de traitement de données grâce à leurs investissements dans le big data et l’intelligence artificielle. Il s’agit pour les industriels d’enrichir leurs solutions pour mieux assister les radiologues dans la collecte, le traitement et l’interprétation de données d’imagerie toujours plus nombreuses et complexes. Et pour défendre leurs positions face aux acteurs du numérique, les acteurs historique de l’imagerie médicale soit rachètent des entreprises technologiques soit signent des partenariats. Guerbet s’est par exemple allié à IBM Watson Health en 2018 pour développer une solution d’aide au diagnostic et au traitement de certains cancers à partir d’images de scanners et d’IRM.

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