AVIS D'EXPERT | Alexis Jouan | Publié le 02 Octobre 2020
Technologie et digitalIndustrieServices aux entreprisesAvec la crise du Covid-19, l’activité globale du secteur a bénéficié en France de la montée en puissance du télétravail et du bond du trafic internet, lesquels ont plus que compensé la baisse de la demande de certains débouchés comme le tourisme. Le recours croissant au travail à distance et les économies de coûts substantielles réalisables, en particulier dans le cloud, vont en effet encourager les entreprises à externaliser leurs infrastructures. L’accélération de la transformation digitale des entreprises, la multiplication des données (en lien avec le big data et l’Internet des objets) ou encore le développement du e-commerce et des plateformes de streaming seront également des facteurs de soutien. L’enrichissement de l’offre participera elle aussi à la hausse de l’activité, les opérateurs développant de nouveaux services pour se différencier et augmenter leurs prix. Sans oublier que, face à la concurrence des fournisseurs de cloud d’infrastructure, les acteurs de l’hébergement physique ont revu leur modèle d’affaires et intégrent une offre d’hébergement virtuel pour rester compétitifs auprès de la clientèle. Le chiffre d’affaires des hébergeurs et gestionnaires de data centers s’envolera ainsi chaque année de plus de 10% en moyenne d’ici 2022 tandis que le parc augmentera de 13 bâtiments en deux ans pour s’établir à 200 unités, selon notre scénario. Rappelons également que les pouvoirs publics soutiennent l’extension du parc de data centers. L’Etat a en effet réduit de près de la moitié la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité pour les gestionnaires de ces centres tandis que des collectivités, notamment des régions, apportent elles leur soutien financier à ces opérateurs pour développer leur attractivité auprès des entreprises. L’importance des data centers a été telle pendant la période de confinement - ils ont joué un rôle incontournable dans la continuité des activités économiques et numériques - que les acteurs tentent désormais d’acquérir le statut d’opérateur d’importance vitale (OIV).
Anticipant une nouvelle hausse de la demande à moyen terme, les hébergeurs et gestionnaires de data centers investissent massivement dans leurs capacités de stockage. Malgré la crise du Covid-19, plusieurs projets de construction d’envergure ont d’ailleurs été annoncés récemment, à l’image de Google qui installera ses premiers serveurs dans l’Hexagone en 2022. A cet effet, le géant américain passera par des sites de colocation en région parisienne. Le site de 40 000 m² à La Courneuve, dont la construction a été lancée en mai pour près de 1 milliard d’euros par Interxion (Digital Realty), sera lui le plus grand data center de France. Hébergeant les serveurs d’entreprise, les équipements des opérateurs télécoms et les ressources des fournisseurs cloud, les data centers de colocation (qui se positionnent sur les services d’interconnexion et de cloud hybride) sont désormais de véritables hubs numériques et des maillons essentiels de l’économie digitalisée. Dans ce contexte, la sécurité des infrastructures et des données est devenue la principale promesse de valeur des opérateurs. Il s’agit en effet du premier frein à l’externalisation de la part des entreprises. C’est le sens des investissements dans les certifications (Tier, normes ISO) pour rassurer leur clientèle et conquérir de nouvelles cibles. A titre d’exemple, le label HDS décroché par IBM lui permet d’héberger des données de santé sur le territoire national. Le respect des normes environnementales et la réduction de la consommation énergétique sont également des avantages compétitifs pour les opérateurs. Le développement d’une offre cloud semble également un axe majeur de différenciation aussi bien pour les hébergeurs physiques que pour les spécialistes de la colocation.
Les investissements nécessaires à la construction de sites sont tels que les capacités d’autofinancement des opérateurs sont en général insuffisante. C’est la raison pour laquelle on assiste à une financiarisation croissante du secteur, laquelle illustre également l’attractivité du secteur en Bourse. Le fonds américain KKR, actionnaire minoritaire d’OVHcloud depuis 2016, s’est ainsi engagé à investir 1 milliard d’euros pour financer un parc de data centers en Europe. Or, le taux d’endettement des hébergeurs et gestionnaires de data centers étant passé de 29% en 2015 à 90% en 2019, cette dépendance financière fragilise leur modèle d’affaires (volatilité des marchés, création de bulles spéculatives…).
Les défis clés pour capturer une croissance rentable sur un marché en plein bouleversement
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