AVIS D'EXPERT | Pierre Paturel | Publié le 25 Mai 2023
IndustrieLe gouvernement français a présenté un projet de loi de programmation militaire pour la période 2024-2030, qui prévoit des hausses budgétaires annuelles « sans précédent » pour faire face à la dégradation du contexte géopolitique et aux avancées technologiques coûteuses. Ce projet de loi est examiné à l'Assemblée nationale depuis le 22 mai. Le gouvernement espère une adoption définitive de la loi d'ici mi-juillet.
La France devrait adopter une loi de programmation militaire (LPM) planifiant 413 milliards d’euros de dépenses sur 2024-2030, contre 300 milliards pour la LPM précédente. Alors que le sujet des armées à l’Assemblée peut se vanter d’être transpartisan, de nombreuses discussions sont en cours concernant des espacements de livraisons et des reports de programmes à propos des forces conventionnelles. En cause, l’impact de l’inflation et la priorité accordée à d’autres matériels (aérospatial et nucléaire notamment), à la reconstitution des stocks et à la cybersécurité.
La guerre en Ukraine a mis en lumière certaines faiblesses de l’armée française. Souvent vantée comme un modèle d’armée complète, elle est apparue comme une armée embryonnaire, taillée au plus juste pour ses missions : la défense du territoire national (besoin limité en armes conventionnelles compte tenu de l’absence d’armée ennemie aux frontières) et les expéditions dans le cadre d’interventions asymétriques. Il en va de même pour l’industrie de l’armement nationale, axée sur la R&D, avec une production de matériels très technologiques mais à un rythme minimum et avec une politique de zéro stock.
Face aux demandes de matériels de la part de l’Ukraine, la France a pu fournir quelques vieux équipements (missiles Milan, VAB, etc.) et des engins modernes, mais en très faible quantité. Et l’industrie n’est pas capable d’accroître rapidement ses cadences de production. Pour faire face aux besoins du nouveau contexte géopolitique, le chef de l’État a appelé en juin 2022 à la mise en place d’une « économie de guerre » pour les industriels de l’armement. En résumé, le gouvernement souhaite que les fabricants, en particulier de matériels, soient en capacité d’augmenter fortement leur production, de réduire les goulots d’étranglement potentiels dans leur chaîne d’approvisionnement (avec le recours accru au double sourcing par exemple).
Des groupes de travail rassemblant industriels et représentants de l’État ont mené d’importantes réflexions concernant plusieurs éléments clés de « l’économie de guerre » :
L’effort initial de remontée en puissance doit se concentrer en particulier sur douze matériels prioritaires, essentiellement des armements terrestres dont les canons autotractés Caesar et leurs munitions de 155 mm, les obus de 40 mm des chars légers Jaguar, etc. De nouveaux mécanismes devraient être mis en place, comme des commandes globales sur longue période, l’octroi de lettres d’engagement pour réduire les délais de commande ou encore un dispositif permettant de donner la priorité aux commandes militaires auprès des sous-traitants.
Nouvelles opportunités de marché d’ici 2028, cartographie de la concurrence et stratégies des industriels
Recevez par email toute l’actualité liée au secteur :
Les données collectées serviront uniquement pour vous envoyer les lettres d'information. Vous pouvez à tout moment utiliser le lien de désabonnement intégré dans chaque envoi. En savoir plus dans notre politique de confidentialité.
À lire aussi
INFORMATION
xL’étude Xerfi Previsis vous a été transmise par courriel. Cliquez sur le lien disponible dans cet email pour accéder gratuitement à la parution du mois.
Notre équipe met tout en oeuvre pour vous répondre dans les plus brefs délais.
L’ÉTUDE A ÉTÉ AJOUTÉE A VOTRE PANIER
Bonjour
Que pouvons-nous faire pour vous aider ? ╳
Votre assistant virtuel
Bonjour.
Échangez avec notre conseiller virtuelLes informations renseignées ne doivent pas être inappropriées, subjectives ou insultantes.
Merci de ne renseigner aucune information à caractère personnel ou sensible au sens du RGPD sur le chatbot.
POURQUOI UN COOKIE ?Continuer sans accepter >
Le groupe XERFI utilise et stocke des informations non sensibles obtenues par le dépôt de cookies ou technologie équivalente sur votre appareil. L’utilisation de ces données nous permet de mesurer notre audience et de vous proposer des fonctionnalités et des contenus personnalisés. Nous souhaitons ainsi nous assurer que nous fournissons l’expérience la plus informative pour nos visiteurs.
Les données stockées par XERFI ne sont en aucun cas partagées avec des partenaires ou revendues à des tiers à des fins publicitaires. Vous pouvez librement donner, refuser ou retirer à tout moment votre consentement en accédant à notre page de gestion des cookies.
PERSONNALISEZ LE STOCKAGE DE VOS DONNÉES
Vous pouvez librement et à tout moment modifier votre consentement en accédant à notre outil de paramétrage des cookies.