La qualité et le prix, talons d'Achille de la chimie biosourcée

La chimie biosourcée gagne doucement du terrain au détriment des procédés traditionnels basés sur les hydrocarbures. Des entreprises telles Afyren, Arkema et Amoeba investissent massivement dans des capacités de production face à l’essor de la demande pour des produits plus naturels et sains. La chimie du végétal tire aussi avantage de réglementations environnementales plus strictes et du déploiement des stratégies RSE au sein des organisations.

Mais d’après la nouvelle étude Xerfi Precepta sur le sujet, cette filière doit encore franchir plusieurs étapes clés pour se développer à l’échelle industrielle. La sécurisation des approvisionnements en biomasse représente un prérequis indispensable. Il s'agit aussi et surtout d'améliorer la compétitivité de l’offre, tant en termes de prix qu’au niveau de la qualité des produits à travers une approche résolument éco-responsable. Sur ce marché en quête de structuration et de financement, les spécialistes doivent affronter la concurrence des majors de la chimie. Des groupes adoptent désormais l’approche « mass balance » pour fabriquer des produits bioattribués à moindres coûts.

Dès lors, comment le jeu concurrentiel peut-il encore évoluer ? Quelles perspectives se dessinent pour la chimie biosourcée en France d’ici 2026 ? Les espoirs placés dans cette filière vont-ils se confirmer ? Pour lever le voile sur ces questions, les experts de Xerfi ont analysé 4 leviers de croissance des acteurs de la chimie biosourcée :

• Premier axe, le développement de l’offre, en particulier de produits innovants, mais aussi le positionnement sur des segments à plus forte valeur ajoutée. C’est la stratégie adoptée par le leader européen de la fermentation industrielle, METabolic Explorer qui, en difficulté, a opéré un repositionnement stratégique. Le renforcement de la démarche « mass balance » est également une voie privilégiée par les chimistes historiques afin d’assurer la traçabilité et l'efficacité dans l'utilisation des ressources renouvelables.
• Deuxième axe, l’engagement dans une démarche 100% éco-responsable. Il s’agit pour les acteurs de réduire le recours à l’huile de palme, d’instaurer une démarche de recyclage ou encore d’abaisser les consommations d’énergie et d’eau. L’amélioration des procédés de production est aussi une voie explorée, à l’image de la start-up BioInspir à l’origine d’une filière catalytique plus vertueuse.
• Troisième axe, investir pour développer les capacités de production, en particulier passer le cap industriel pour les nouveaux entrants et trouver des financements. Les experts de Xerfi ont décrypté dans leur rapport le rôle central de Bpifrance dans l’émergence de deux acteurs du secteur de la chimie biosourcée. 
• Dernier axe exploré, la diversification des débouchés. Le groupe Berkem, grâce à ses récentes opérations de croissance externe, devrait élargir son offre et renforcer ses positions à l’international.

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