La start-up nation a du plomb dans l'aile

La fête serait-elle finie pour les structures d’accompagnement de start-up en France ?

La fin de l’abondance semble du moins se profiler pour le secteur de l’accompagnement des start-up, emporté par le retournement de la French Tech. La récession qui s’annonce n’a en effet pas fini de bousculer les acteurs. D’un côté, les petits incubateurs vont devoir composer avec la baisse des créations d’entreprises tandis que la dégradation des conditions de financement complique sérieusement l’équation des start-up studios. De l’autre, les structures d’accompagnement devront gérer le recentrage des aides publiques sur les start-up les mieux établies ou les secteurs à haut potentiel comme les deeptech. Les accélérateurs et les start-up studios se rémunèrent et se financent à travers leurs exits d’investissement en early stage principalement. Or, le durcissement des conditions de financement et la dégradation des valorisations des jeunes pousses vont limiter leurs perspectives de rentabilité. Les fonds de venture capital et corporate vont également réduire leurs investissements pour préserver leurs liquidités, limiter la prise de risque et favoriser les investissements plus sûrs au détriment des start-up.

Dans ce contexte, la consolidation va-t-elle s’accentuer ?

De nombreux acteurs composent l’écosystème des structures d’accompagnement. Outre les incubateurs, accélérateurs, studios et campus, qui se caractérisent par la forte dimension technologique des start-up accompagnées, on recense également des fab lab, espaces de coworking et autres pépinières. Pour autant, des structures hybrides émergent et proposent une offre variée aux entreprises comprenant des espaces de coworking, des programmes d’accompagnement ou encore des activités de conseil. Dans la logique de développement d’une offre globale, les opérateurs de l’écosystème des jeunes pousses peuvent aussi mettre en commun leurs savoir-faire et ainsi optimiser l’accompagnement.

Comment procèdent-ils à la refonte de leur business model ?

Face à des modèles très dépendants des subventions et de l’environnement économique sur fond d’intensité concurrentielle croissante, la refonte des business models des incubateurs et des accélérateurs s’impose pour pérenniser leur activité. Cela passe par la diversification de leur offre en proposant de nouveaux services aux entreprises. Certaines structures se mettent également à déployer des offres d’accompagnement pour le compte de tiers.