Les incubateurs et accélérateurs face au ralentissement économique

La trajectoire de la French Tech aurait-elle été différente sans la myriade d’accélérateurs et d’incubateurs présents en France ? Chaque école de commerce et d’ingénieurs, chaque collectivité territoriale, chaque groupe du CAC 40 contribue en effet à l’hypertrophie de ce secteur aux côtés de nombreux spécialistes comme Station F. Des structures aux business models variés qui jouent de plus en plus la carte de la spécialisation quand d’autres coopèrent autour de programmes communs. Ce sont quelques-uns des grands constats réalisés dans la dernière étude Xerfi Precepta sur l’avenir des incubateurs, accélérateurs, studios et campus.

Et selon cette étude, la fin de l’abondance semble sonner. Le ralentissement économique qui se profile et la remontée des taux d’intérêt vont de fait bousculer la profession. D’une part, les petits incubateurs devront faire face au coup de frein de la dynamique entrepreneuriale, tandis que la dégradation des conditions de financement complique l’équation des start-up studios. D’autre part, les structures d’accompagnement devront gérer le recentrage des aides publiques sur les start-up les mieux établies ou les secteurs à haut potentiel comme les deeptech.

Dès lors, comment les intervenants les plus solides s’y prennent-ils pour conforter leur activité ? Quels seront les modèles gagnants de demain ? Et quelles perspectives se dessinent pour cet univers à l’horizon 2024 ? Pour répondre à ces questions, l’étude a décrypté les stratégies des incubateurs et accélérateurs pour structurer le marché et fortifier les modèles économiques les plus fragiles. Parmi ces stratégies, retenons :

• La spécialisation thématique par secteur d’activité, par marché ciblé ou encore par technologie afin de se différencier des autres structures et renforcer la proposition de valeur. C’est le choix opéré notamment par Accélérateur Beauté, Bernard Magrez Start up Wine ou encore eFounders.
• 2e axe analysé dans l’étude : l’internationalisation des structures et des programmes à l’instar de ZeBox qui duplique son modèle d’incubateur au sein de plusieurs régions du monde.
• Certains acteurs se lancent aussi dans la gestion de structures et de programmes pour compte de tiers dans le but de développer l’offre en marque blanche et de s’intégrer à des programmes multi-parties. C’est notamment la stratégie poursuivie par Starbust Aerospace qui gère l’accélération de start-up pour plusieurs centres aérospatiaux aux États-Unis et au Royaume-Uni.
• Citons enfin la diversification de l’offre et des débouchés. Une stratégie qui vise à multiplier les sources de revenus grâce au coworking, au conseil ou encore à l’événementiel.

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