AVIS D'EXPERT | Benoit Samarcq | Publié le 05 Septembre 2022
SantéCommerceLe chiffre d’affaires des pharmacies françaises a bondi de plus de 9% en 2021 à 38,7 milliards d’euros. Cette dynamique record doit beaucoup aux nouvelles missions de test et de vaccination pour lutter contre le Covid-19 mais aussi aux débouchés traditionnels de l’officine (médicament, parapharmacie…). L’activité des missions Covid-19 a ainsi été multipliée par six en 2021 (soit un surcroît d’activité de 1,5 milliard) pour passer à 1,8 milliard d’euros, dont 1,7 milliard pour les seuls tests (60 millions de tests réalisés), d’après les calculs de l’assurance maladie. Le réseau officinal a aussi profité d’un effet rattrapage après une année 2020 marquée par une diminution des consultations médicales et par un repli des pathologies saisonnières. Le chiffre d’affaires hors Covid a ainsi augmenté de 5% l’an dernier à près de 37 milliards d’euros, d’après le GERS. Et les effets de la pandémie se feront encore sentir cette année sur les revenus des pharmacies. Sur le premier semestre 2022, les actes de dépistage et de vaccination Covid-19 ont continué à dynamiser l’activité des pharmacies mais aussi leur fréquentation avec des effets de chaîne sur leurs ventes de produits non remboursables. Ces effets moteurs vont toutefois peu à peu s’estomper avec la fin de l’état d’urgence et la possibilité de recourir au pass sanitaire le 31 juillet 2022. Les perspectives d’évolution de la santé financière des officines sont par ailleurs indissociables des négociations conventionnelles entre les syndicats pharmaceutiques et l’assurance maladie, repoussées à l’automne 2023. Le creusement des écarts de trajectoire entre les pharmacies en fonction de leur taille et de leur localisation risque d’être un sujet majeur.
Les officines de très grande taille en centre-ville (Elsie Santé, Aprium Pharmacie…) ou celles axées sur la naturalité et le bio (Well&Well, Pharm O’naturel…) sont en plein essor dans l’Hexagone. Cette nouvelle génération de concepts totalise en effet plus de 1 400 points de vente (soit le double du parc de 2018). Et si ces pharmacies nouvelle génération ne représentent que 7% du réseau officinal, elles pèsent en revanche bien plus lourd en termes de volume d’affaires (plus de 25% des 38,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires engrangés en 2021). Dans ce contexte, les enseignes font une percée spectaculaire et s’imposent comme clé de voûte de la consolidation à l’œuvre sur le marché. Bousculés par ces concepts à succès, les groupements d’achat historiques (Giphar, Pharmactiv…) cherchent à suivre le mouvement, revoyant à la hausse leurs ambitions en matière d’enseigne et accompagnant davantage leurs adhérents.
Pour viabiliser ces nouveaux modèles de « pharmacies de services », les groupements misent sur l’extension de la prévention et de l’accompagnement des patients au-delà des seules missions rémunérées par l’assurance maladie. Aujourd’hui, cela concerne les pathologies chroniques (diabète, oncologie…) et demain, sans doute, la prise en charge des soins aigus pour désengorger les services d’urgence des hôpitaux. A cet effet, les officinaux structurent ces parcours d’accompagnement formalisés et protocolisés (prise de rendez-vous, entretiens, suivi…) autour d’outils technologiques et organisationnels (apps, télémédecine…), de formation des équipes de pharmaciens et d’aménagements d’espaces dédiés.
Pour accompagner les transformations à venir de l’officine, un vaste mouvement de consolidation a été enclenché. Et il va persister compte tenu des investissements à consentir en lien avec les nouvelles missions et le digital, la présence de fonds d’investissement ou encore la volonté de passer le relais pour toute une génération de dirigeants de groupements nés dans les années 80-90. Et en réalité, tous les modèles ont une carte à jouer. Les grossistes-répartiteurs restent toutefois les mieux placés. Dotés des moyens financiers, logistiques et technologiques les plus importants, ils ont déjà joué un rôle majeur dans la recomposition en cours. Avec l’acquisition annoncée d’OCP (à la tête des groupements Pharmactiv, Groupe PHR et Réseau Santé), l’Allemand Phoenix Group (déjà propriétaire de Pharmavie) est sur le point de prendre le leadership incontesté du secteur en France. Les groupes privés visent eux aussi les premiers rôles grâce à leurs concepts d’enseigne et, pour certains d’entre eux, l’appui de fonds d’investissement.
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