AVIS D'EXPERT | Flavien Vottero | Publié le 23 Mai 2022
Technologie et digitalEnergie et environnementLe contexte est à l’évidence propice à l’éclosion de jeunes pousses innovantes tournées vers l’environnement et à l’essor de la finance durable qui réoriente les choix des investisseurs. De la même façon, il est impossible de parvenir à la neutralité carbone sans un recours massif aux solutions de ces acteurs dans l’hydrogène, le biogaz ou l’efficacité énergétique. Toutefois, l’exubérance des marchés survalorise parfois la portée des innovations. Les levées de fonds des start-up (entreprises de moins de huit ans) de l’eau, des déchets et de l’énergie ont en effet atteint des niveaux records (environ 214 millions d’euros en 2021 dont 100 millions pour le seul spécialiste du stockage de l’énergie Verkor,) qui alimentent la bulle greentech. Les vives tensions géopolitiques pourraient aussi remettre en cause un « certain » modèle de croissance, avec en particulier la menace d’un retour de la stagflation. Nous estimons pourtant que la baisse des liquidités sur les marchés financiers attendue courant 2022 (avec le resserrement monétaire des banques centrales et la hausse des taux d’intérêt) devrait peu impacter les greentech par rapport aux autres jeunes pousses en quête de financement. Au contraire, la dynamique des levées de fonds va se poursuivre d’ici 2024, certes à un rythme plus modeste. L’environnement réglementaire est en effet très favorable (green deal européen, taxonomie verte et plan d’investissement « France 2030 ») et de nature à rassurer les acteurs du capital investissement, à notre avis. Après le solaire et l’éolien à la fin des années 2010, l’hydrogène, l’efficacité énergétique et, dans une moindre mesure, le recyclage des déchets pourraient devenir les nouvelles thématiques d’investissement à la mode. Rappelons également que sur les quelque 220 greentech recensées par nos soins en France (sur la base d’un périmètre portant sur cinq segment suivants : analyse et traitement de l’air et du bruit, gestion de l’eau et des sites pollués, gestion des déchets et recyclage, production d’énergie et d’électricité renouvelable, efficacité énergétique), aucune n’est encore une licorne (à l’exception peut-être de BackMarket) et qu’elles ont représenté moins de 5% des fonds levés par la French Tech l’an dernier. Dans ces conditions, les greentech pourraient bien jouer le rôle de valeur refuge des investisseurs.
Les grands groupes de l’énergie et des services à l’environnement rivalisent d’initiatives avec celles-ci. Ils misent en effet sur l’open innovation et la collaboration avec les jeunes pousses plutôt que sur la concurrence, le débauchage de salariés ou les rapports de force déséquilibrés lors des collaborations. Ils plébiscitent l’agilité et la dimension expérimentale des start-up qui vont tester et concrétiser de nouvelles offres ou propositions de valeur. Ces jeunes pousses permettent de fait aux grands groupes d’accéder à des bases technologiques différentes des leurs et de stimuler les équipes en interne. Dans le détail, ces nouvelles relations passent par la création d’incubateurs et d’accélérateurs internes pour sélectionner les start-up les plus prometteuses de la greentech. Le groupe Vinci a ainsi lancé Leonard for innovators pour accompagner le développement de projets innovants dans les domaines de la construction, des mobilités et de l’énergie. Cela passe également par des collaborations avec des concours d’innovation pour répondre aux besoins des différents métiers de l’entreprise ou la participation à des expérimentations dans le cadre de projets de R&D. Pour les start-up, cette étape est essentielle, car l’une de leurs principales difficultés est le passage de la phase expérimentale à une offre à grande échelle. Le soutien d’un groupe représente à cet égard un atout majeur pour tester leurs solutions. Ces raisons ont conduit Metron et Dalkia à collaborer pour créer l’offre Dalkia Analytics powered by Metron dans l’efficacité énergétique. La mise en place de fonds de capital investissement (corporate venture capital) est aussi une piste explorée, à l’image de TotalEnergies ou encore de Schneider Electric. Pour réduire leur dépendance aux groupes de l’énergie, des services collectifs et du BTP, certaines jeunes pousses choisissent d’élargir leur clientèle et leur business model en traitant avec toutes les grandes entreprises et PME pour lesquelles la transition environnementale devient centrale.
Pour assurer leur développement, les greentech peuvent s’appuyer sur le financement participatif, les fonds de capital investissement et les aides publiques (nombreuses dans le domaine de la transition écologique). Certaines ont même été jusqu’à l’introduction en Bourse, à l’instar d’Entech. Dans un secteur où la concurrence se tend et où l’innovation est l’autre nerf de la guerre, ces start-up consentent également d’importants investissements en R&D pour offrir en continu la meilleure solution du marché en termes de fonctionnalités et de retour sur investissement. Pour les éco-entreprises innovantes, le développement à l’international permet aussi de trouver de nouveaux relais de croissance sur un marché mondial en plein essor dans les secteurs de l’environnement et de l’énergie. Dans cet effort pour s’internationaliser, le soutien d’organismes publics comme Bpifrance ou Business France est précieux tandis que la participation à des salons spécialisés est absolument vitale pour démarcher des clients et gagner en notoriété. Les greentech activent aussi des démarches de certification pour valider la plus-value environnementale de leur offre de produits ou services dans l’idée de convaincre les prospects commerciaux et les investisseurs.
Forces en présence, politique des grands groupes face aux greentech et potentiel de croissance à l’horizon 2024
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