AVIS D'EXPERT | Publié le 23 Mai 2022
IndustrieSachets, boîtes, bouteilles ou encore cartons, les emballages sont omniprésents dans les pratiques de consommation des Français et conditionnent également la plupart des consommations des entreprises (sacs de ciment, boîtes de composants, tourets…). Au total, le marché tricolore de l’emballage – principalement destiné à l’industrie agroalimentaire - a représenté près de 20 milliards d’euros l’an dernier. Il a en effet profité du fort redémarrage de l’économie en 2021 après la crise sanitaire. L’envolée des cours des matières premières a concerné tous les matériaux utilisés par les fabricants. Idem pour les prix de l’énergie qui ont entraîné une hausse des coûts de production même si la profession n’a pu la répercuter qu’en partie sur ses prix. Et les secteurs qui ne s’étaient pas totalement remis de la crise l’an dernier – comme la fabrication de bières et boissons non alcoolisées ou la parfumerie et les cosmétiques – constituent autant de réservoirs de croissance. Le retour à la normale de ces derniers portera en effet le marché d’ici 2025. Le recours croissant à la livraison de repas, l’essor du snacking et le boom du e-commerce continueront également à soutenir la demande en emballage. Et si le durcissement de la réglementation (développement des packagings fabriqués depuis des matériaux recyclés ou biodégradables, réduction du recours au plastique au profit des autres matériaux…) se traduira par une mutation du marché, la contraction des volumes sera marginale à moyen terme. Deux menaces pourraient toutefois assombrir la vigueur de la croissance du marché des emballages. Je pense à la pandémie, qui a entraîné le reconfinement de plusieurs villes chinois récemment, mais aussi à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, susceptible d’entraver la reprise économique et par ricochet peser sur la croissance du marché des emballages. Au final, nous tablons sur une hausse du marché d’environ 2% par an en moyenne d’ici 2025 qui dépassera alors les 21 milliards d’euros. Et si la profession a relevé ses tarifs, l’envolée des cours des matières premières et de l’énergie n’a pas fini de mettre les marges des acteurs sous pression.
La filière de l’emballage est très segmentée. Seule une poignée d’acteurs intervient dans la fabrication de packagings depuis plusieurs matériaux, à l’instar par exemple d’Amcor qui produit des emballages en plastique, en papier-carton et en métal. En réalité, la concurrence s’exerce surtout entre spécialistes d’un même matériau, comme entre Verralia et Owens-Illinois sur les contenants en verre. La compétition n’est cependant pas négligeable pour certains débouchés, comme sur celui du conditionnement des boissons. De grandes multinationales, pour la plupart d’origine anglo-saxonnes, dominent la filière en Europe, voire dans le monde entier. C’est le cas de Smurfit-Kappa, Aptar Group ou Owens-Illinois. Seul le secteur du bois reste la chasse gardée des groupes tricolores, à l’image de PGS, Groupe Charles André (GCA) ou Oeneo. La financiarisation du secteur est une tendance lourde alors des investisseurs institutionnels ont pris le contrôle de nombreux leaders au cours de la dernière décennie. Pour maximiser la valeur actionnariale recherchée par ces investisseurs, la filière s’est recomposée. Ainsi, les principaux acteurs de l’emballage métallique ont-ils été séparés en plusieurs entités devenus de nouveaux concurrents majeurs. Entre l’appétit des acteurs, qui multiplient les rachats, et celui des investisseurs, l’industrie du packaging est en train de se réorganiser autour de géants ultraspécialisés. En dehors des grands groupes, la fabrication d’emballages compte également une multitude de PME et d’entreprises de taille intermédiaire positionnées sur des niches ou s’adressant à un bassin économique local, comme par exemple Cros Père et Fils qui produit des palettes en bois dans les environs de Valence (Alpes-Maritimes).
Pour répondre aux préoccupations environnementales au durcissement de la réglementation en la matière, les fabricants redoublent d’efforts pour développer des produits éco-conçus (utilisation de matériaux recyclés ou biosourcés…) et adapter leurs procédés de production (installations de machines moins énergivores, valorisation des déchets…). Certains s’efforcent même de surfer sur la demande croissante en emballages réutilisables. Verallia a ainsi lancé des gammes de pots et de bouteilles en verre dédiés aux achats « zéro déchets ». C’est également le cas des start-up Hipli et livingPackets qui proposent des solutions réutilisables pour l’expédition de colis et courriers. En parallèle, les acteurs intensifient leurs efforts de R&D pour renouveler leurs gammes et renforcer la sécurité et la praticité de leurs solutions grâce aux objets connectés. Ils nouent par ailleurs des partenariats stratégiques pour sécuriser leurs approvisionnements dans un contexte de forte volatilité des matières premières. Ils se sont également lancé dans une course à la taille pour réaliser des économies d’échelle et accroître leur pouvoir de négociation vis-à-vis des fournisseurs et des clients. Une course qui résulte de la stratégie de diversification des fabricants qui tentent de pénétrer plusieurs marchés clients et de s’implanter sur davantage de territoires.
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