AVIS D'EXPERT | Cathy Alegria | Publié le 19 Février 2021
Banque et financeHébergement et restaurationTourisme, sport et loisirsMalgré une saison 2020 fortement pénalisée par les restrictions sanitaires, les campings tricolores sont bien armés pour rebondir. Après trois années successives de record de nuitées et de forte croissance de chiffre d’affaires (+6,7% par an en moyenne depuis 2010), la fréquentation de l’hôtellerie de plein air a certes dévissé de 19% et le chiffre d’affaires reculé de 18% en 2020, pourtant, les gestionnaires de campings ne manquent pas d’atouts pour tirer leur épingle du jeu d’ici 2023 dans un secteur du tourisme parmi les plus durement affectés par l’épidémie de Covid-19. Le bon rapport qualité/prix de cette solution d’hébergement sera ainsi particulièrement apprécié des ménages, dont les revenus et le pouvoir d’achat seront durablement impactés par la crise. Les campings seront également plébiscités par les vacanciers à la recherche d’un séjour proche de la nature. Outre le retour des touristes étrangers sur le territoire, les néocampeurs satisfaits de leur premier séjour viendront par ailleurs gonfler les réservations des prochaines saisons. Enfin, les initiatives des gestionnaires pour relancer leur fréquentation feront le reste. Dans ces conditions, le volume de nuitées de l’hôtellerie de plein air retrouvera vite son niveau d’avant-crise. C’est d’autant plus vrai qu’une partie des avoirs édités lors de la vague d’annulations du premier confinement sera convertie en séjours plutôt qu’en remboursements. Le chiffre d’affaires de l’hôtellerie de plein air devrait ainsi croître de 3,5% par an en moyenne en 2022 et 2023 après un retour quasi-équivalent au niveau d’avant-crise en 2021. Les rachats de campings ont d’ailleurs continué en 2020, preuve de la confiance des exploitants et des investisseurs dans la capacité de l’hôtellerie de plein air à rebondir.
En dépit d’une baisse historique d’activité sur l’ensemble de la saison et une dégradation des performances d’exploitation, le secteur sera resté rentable en 2020. Les professionnels ont en effet réussi à amortir en partie le choc d’offre du printemps grâce aux bons niveaux de fréquentation de juillet et août. S’ils ne sont pas parvenus à réduire leurs frais fixes, les propriétaires de campings ont en revanche ajusté certaines dépenses, à commencer par celles de frais de personnel et d’approvisionnement. Pour rappel, les performances d’exploitation ont fluctué dans une fourchette de près de 25,5% à plus de 28,5% entre 2013 et 2019 tandis que la rentabilité nette s’est maintenue au-dessus de 10% entre 2014 et 2019 (contre 6% dans l’hôtellerie et environ 4,5% pour les résidences de tourisme et villages vacances en moyenne) avec de fortes disparités selon les régions et les profils des campings.
Dans ces conditions, l’appétence des gestionnaires d’actifs pour le secteur se confirme. La crise sanitaire pourrait d’ailleurs créer un véritable appel d’air en matière de cessions et acquisitions. Historiquement peu nombreux, les dépôts de bilan ne devraient ainsi pas exploser à moyen terme. En revanche, la crise va accélérer la chute des établissements à la peine et convaincre de nombreux propriétaires proches de la retraite d’anticiper la vente de leur activité. L’atomicité d’un secteur qui compte encore aujourd’hui plus de 5 000 campings indépendants explique également la bonne orientation des achats dans le secteur. L’hôtellerie de plein air se caractérise en outre par l’importance des synergies qui offre de ce fait une prime à la taille. Sans oublier que les stratégies de montée en gamme des chaînes de campings ont généré d’importants besoins en capitaux pour les exploitants.
Dans ce contexte, la financiarisation de l’hôtellerie de plein air, à l’œuvre depuis dix ans, devrait s’accentuer. Après les leaders European Camping Group (Carlyle Group), Montefiore (Ontario Teacher’s Pension Plan) et Vacanceselect (Permira), des acteurs de taille intermédiaire tombent eux aussi dans l’escarcelle de fonds, à l’image de Sibiu (Naxicap Partners) en 2019. L’intérêt des sociétés de gestion d’actifs pour les campings s’inscrit dans un souci de diversification de leurs placements. La consolidation du secteur devrait également monter d’un cran à la faveur de la crise alors que plus de 290 campings ont été repris par les chaînes intégrées entre 2016 et 2020. C’est par exemple le cas de Vacanceselect qui s’est porté acquéreur de quatre campings au quatrième trimestre.
Les groupements d’indépendants sont, eux, en quête d’un second souffle pour recruter et fidéliser des adhérents. C’est le sens des efforts de communication de Yelloh ! Village pour gagner en visibilité ou de l’élaboration d’une offre différenciante chez Maeva.com. Sauf que la place croissante des OTA (Booking, Expedia…), les propositions de rachat alléchantes des investisseurs ou encore le manque d’accompagnement des adhérents pendant la crise peuvent pénaliser les stratégies de riposte des chaînes volontaires. Outre les OTA, les gestionnaires de campings sont également confrontés à la concurrence des tours operators (TO) qui gagnent du terrain sur les ventes de séjours. Pour promouvoir leurs ventes intermédiées, les gestionnaires de campings ont historiquement préféré se rapprocher de TO. Encore plus offensif dans ce domaine, Vacanceselect est même allé jusqu’à intégrer l’aval de la filière pour garder le contrôle sur les réservations et ainsi préserver ses marges.
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