AVIS D'EXPERT | Alexis Jouan | Publié le 17 Janvier 2022
Services aux entreprisesLes entreprises de travail temporaire, cabinets de recrutement et autres chasseurs de tête se frottent déjà les mains. Ils bénéficient en effet d’un environnement particulièrement favorable en cette période de reprise économique. D’après l’enquête Xerfi Spécific, 73% des entreprises françaises déclarent manquer de candidats pour répondre à leurs besoins de recrutement, en particulier dans les secteurs du BTP et de l’industrie. Soucieuses de disposer des moyens d’être offensives pour leur sortie de crise, elles affichent dès lors de fortes intentions d’embauches. Plus de 22 millions de contrats CDI, CDD et intérim devraient ainsi être confiés aux acteurs du placement de main d’œuvre en 2022. La crise a également fait évoluer les pratiques des employeurs avec un recours accru au digital et une attention particulière à la marque employeur, nécessitant de nouveaux besoins d’accompagnement. Ainsi, les donneurs d’ordres utilisent-ils les outils numériques de base pour assurer une meilleure diffusion des offres d’emploi et 59% d’entre eux recourent aux sites d’annonces, selon les résultats de l’enquête. Fidèles à leurs prestataires et satisfaits de la qualité des interventions, les clients plébiscitent également leur diversification vers d’autres activités (conseils RH, bilans de compétences, formation…). En somme, les prestataires RH jouissent d’une image plutôt positive auprès de leurs clients. Seul bémol : l’externalisation des recrutements devrait plafonner autour de 30%.
Tous les feux sont donc au vert pour les prestataires RH pour les mois à venir alors que les entreprises tricolores rencontrent des difficultés de recrutement, faute de candidats ou de profils conformes à leurs attentes. Le nombre de contrats confiés aux sociétés de placement de main d’œuvre dépassera ainsi son niveau d’avant-crise à 22,6 millions en 2022. L’enquête Xerfi Spécific révèle que les services aux entreprises, un secteur intensif en capital humain où le recrutement est jugé très stratégique, devrait capter près de 6 millions de contrats à l’horizon 2022. Ce débouché sectoriel est donc susceptible de constituer, demain, un gisement de croissance pour les prestataires RH. Plus globalement, ces derniers profiteront directement de la bonne dynamique du marché de l’emploi, notamment sur les CDI et CDD « longs ». Parmi les secteurs qui afficheront des besoins significatifs figurent entre autres la construction, la santé, le numérique ou encore les services BtoB de pointe.
Pour renforcer leur attractivité auprès des candidats potentiels et l’engagement de leurs salariés, les entreprises rivalisent d’initiatives. C’est ainsi que le concept de marque employeur fait de plus en plus d’émules, en particulier chez les grands comptes de la banque/assurance, des services aux entreprises et de l’industrie. Parmi les leviers actionnés, mentionnons la qualité de vie au travail (70% de répondants) mais aussi la rémunération (50%) et les perspectives d’évolution/formation (plus de 28%) dans une moindre mesure. Pour se démarquer de la concurrence, les entreprises cherchent également à améliorer l’expérience candidat. Cela passe par des échanges réguliers avec les candidats pour 60% d’entre elles.
La révolution numérique des recrutements devient également peu à peu une réalité. Les résultats de notre enquête montrent que pour 81% des entreprises interrogées, les outils digitaux ont un impact positif sur les recrutements. La mue digitale se concrétise ainsi chez les grands comptes, particulièrement intéressés par de potentiels gains de temps ou réductions de coût. Les secteurs de la banque/assurance ou des services aux entreprises ont une longueur d’avance en la matière. Et si près de de 55% des entreprises considèrent que la crise n’a pas accéléré leur mue digitale en matière de recrutement, ce chiffre s’explique largement par les réponses des sociétés de moins de 50 salariés. Pour beaucoup de sociétés, le « tout distanciel » a de fait bien été vecteur de changements, en obligeant notamment à communiquer autrement avec les candidats. La diffusion des offres est considérée comme l’une des principales étapes du processus de recrutement à digitaliser en premier lieu, sachant que les sites d’annonces et les réseaux sociaux sont les outils digitaux de recrutement les plus répandus.
Il reste une ombre au tableau sur ce marché porteur du recrutement en France. Certes, les non clients constituent un réservoir de croissance potentiel pour les prestataires. Ces sociétés ne seront toutefois pas faciles à convaincre. Contrairement à leurs homologues d’autres pays (en particulier anglo-saxons), les entreprises françaises préfèrent en effet gérer elles-mêmes une majorité de leurs recrutements. D’ailleurs, elles ont délégué aux prestataires seulement 28% des embauches ces dernières années. La grande majorité des non clients n’ont d’ailleurs jamais testé l’externalisation.
Dans ce contexte, les leaders de l’intérim, du placement permanent et de l’executive search ont engagé une stratégie de diversification de leurs activités. Ils cherchent ainsi à accéder à de nouvelles sources de revenus, à s’orienter vers des activités plus lucratives et à limiter leur exposition à leur cœur de métier, très dépendant de la conjoncture économique. Ces stratégies s’inscrivent dans un contexte d’élargissement des besoins RH des entreprises en général et de certains profils (voir encadré page suivante). Et elles rencontrent un indéniable succès puisque 63% des clients mobilisent ces acteurs sur d’autres métiers (conseils RH, bilans de compétences, formation et même communication de crise). Les prestataires peuvent à cet effet s’appuyer sur la fidélité de leurs donneurs d’ordres, le fort niveau de satisfaction de ces derniers mais aussi sur leur bonne image.
Une enquête pour décrypter les stratégies RH et de recrutement des organisations
Recevez par email toute l’actualité liée au secteur :
Les données collectées serviront uniquement pour vous envoyer les lettres d'information. Vous pouvez à tout moment utiliser le lien de désabonnement intégré dans chaque envoi. En savoir plus dans notre politique de confidentialité.
À lire aussi
INFORMATION
xL’étude Xerfi Previsis vous a été transmise par courriel. Cliquez sur le lien disponible dans cet email pour accéder gratuitement à la parution du mois.
Notre équipe met tout en oeuvre pour vous répondre dans les plus brefs délais.
L’ÉTUDE A ÉTÉ AJOUTÉE A VOTRE PANIER
Bonjour
Que pouvons-nous faire pour vous aider ? ╳
Votre assistant virtuel
Bonjour.
Échangez avec notre conseiller virtuelLes informations renseignées ne doivent pas être inappropriées, subjectives ou insultantes.
Merci de ne renseigner aucune information à caractère personnel ou sensible au sens du RGPD sur le chatbot.
POURQUOI UN COOKIE ?Continuer sans accepter >
Le groupe XERFI utilise et stocke des informations non sensibles obtenues par le dépôt de cookies ou technologie équivalente sur votre appareil. L’utilisation de ces données nous permet de mesurer notre audience et de vous proposer des fonctionnalités et des contenus personnalisés. Nous souhaitons ainsi nous assurer que nous fournissons l’expérience la plus informative pour nos visiteurs.
Les données stockées par XERFI ne sont en aucun cas partagées avec des partenaires ou revendues à des tiers à des fins publicitaires. Vous pouvez librement donner, refuser ou retirer à tout moment votre consentement en accédant à notre page de gestion des cookies.
PERSONNALISEZ LE STOCKAGE DE VOS DONNÉES
Vous pouvez librement et à tout moment modifier votre consentement en accédant à notre outil de paramétrage des cookies.