AVIS D'EXPERT | Matteo Neri | Publié le 23 Octobre 2023
CommerceAlimentaireLes industriels de l’agroalimentaire sont confrontés à une véritable révolution dans le domaine du packaging. Déjà reconnus pour leur capacité à protéger les aliments, à faciliter le transport et à servir de support de communication, les emballages revêtent désormais une dimension bien plus large et doivent répondre à de nouvelles exigences en matière de réglementation, de compétitivité prix et de RSE. À tel point que l\'écoconception des emballages est en passe de devenir un nouveau critère de la compétitivité prix et hors prix des industriels de l’alimentaire mais aussi un moyen de différenciation entre les marques.
À ce titre, les industriels des boissons en verre sont doublement pénalisés : à cause de la flambée des prix ces derniers mois et en raison d’une empreinte carbone bien supérieure aux autres matériaux. C’est pourquoi plusieurs initiatives visant à modifier les couples emballage/produit historiques ont émergé ces derniers mois.
Dès 2015, Carlsberg a caressé le projet de fabriquer la première bouteille biosourcée et entièrement biodégradable. Il s’agit d’une bouteille en « papier » (en réalité des fibres de bois et polymères biosourcés). Son enveloppe extérieure est en fibre de bois (produite par la société d’emballage Paboco, déjà partenaire de Coca-Cola, L’Oréal ou Pernod Ricard) et est dotée d’une doublure en polymère PEF (du spécialiste de la chimie renouvelable Avantium). Ce plastique, à base de plantes compatible avec les systèmes de recyclage du plastique, peut aussi se dégrader dans la nature. Par ailleurs, contrairement aux bouteilles en aluminium et en verre, cette coque a des propriétés thermo-isolantes qui pourraient être un avantage compétitif sur le marché de la bière. Aujourd’hui, seul le bouchon n’est pas biosourcé. Un bouchon générique à base de fibre sera toutefois proposé d’ici fin 2023. Sur le plan environnemental, cette bouteille en fibre émet 80% de moins de GES qu’une bouteille en verre à usage unique et son empreinte carbone est comparable à celle d’une bouteille en verre consignable.
En juin 2022, le brasseur a lancé un test grandeur nature pour recueillir l’avis des consommateurs sur sa bouteille en « papier » mais aussi tester la production, la performance et le recyclage à grande échelle. Quelque 8 000 unités ont été distribuées, notamment dans le cadre de festivals et grands événements, dans huit pays d\'Europe occidentale dont la France. Le groupe précise toutefois que la bouteille en fibre ne remplacera pas la bouteille en verre mais complètera l’offre du groupe pour cibler de nouveaux profils de consommateurs.
En juin 2023, le caviste en ligne Le Petit Ballon a également lancé sa propre version de la bouteille en fibre en partenariat avec la société anglaise Frugalpac et le Château Malijay. Cette fois, la solution est beaucoup moins radicale avec une bouteille composée à 94% de carton recyclé et à 6% de plastique (une poche BIB et un bouchon Stelvin). Le vin peut être conservé jusqu’à 12 mois. Une fois vide, la bouteille peut être recyclée en séparant toutefois la doublure de la coque en papier. Le surcoût par rapport à la bouteille en verre est de 1,30 € sur une bouteille commercialisée 9,90 €.
La bouteille présente plusieurs avantages en matière d’empreinte carbone (6 fois moins d’émissions de GES qu’une bouteille en verre), de poids (5 fois plus légère) et donc de coûts de transport. L’initiative constitue une première étape importante de la stratégie « Impact » du site qui s’engage de plus en plus dans des solutions éco-responsables.
En théorie, travailler sur le couple emballage/produit semble le levier le plus efficace pour agir sur les coûts de production et environnementaux des emballages. Outre Carlsberg et Le Petit Ballon, Wattwiller s’est également essayé à l’eau en bouteille en BIB tandis que Refresco a lancé un sirop en PET (plutôt qu’en verre). Dans la pratique, cette stratégie représente un risque élevé puisque les consommateurs ne perçoivent pas forcément les efforts environnementaux des fabricants et rechignent à modifier leurs habitudes.
Quelles stratégies pour l’industrie agroalimentaire face aux nouvelles exigences réglementaires, économiques et sociétales ?
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